"Frère, voici ma maison.
Entre dans un monde de fleur marine et de pierre étoilée
que j'ai bâti en luttant dans ma pauvreté."
De passage à Santiago, nous avons répondu à
l'invitation du poète. Dans le quartier de Bellavista, le
quartier bohème, nous sommes allées à la découverte
de la Chascona, la maison-phare de Pablo Neruda qui aujourd'hui
encore éclaire la ville. De là, nous avons quitté
le Rio Mapocho pour le Pacifique et quelques heures de bus plus
tard nous étions à la Casa d'Isla Negra, autre demeure
du poète, remplie de trésors recueillis lors de promenades
sur la plage ou dénichés dans les brocantes du monde
entier. Chaque sculpture, chaque poutre a sa propre histoire. De
son vivant, Neruda dédia son uvre à la lutte
quotidienne de ses compatriotes. Il rêvait qu'à sa
mort ses biens constitueraient l'héritage du peuple chilien
:
"Je laisse aux syndicats
du cuivre, du charbon et du salpêtre
ma maison des flots à Isla Negra.
Je veux qu'ici reposent les bafoués, les malmenés
de ma patrie, pillée par les haches et les
traîtres,
profanée dans son sang, écartelée,
consumée en guenilles volcaniques
"
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